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LES CADETS DU BRABANT

son enfance. Il se rappelait la maison natale, les bonnes récréations dans le vaste magasin de drap, les cachettes impénétrables, les puits ménagés au milieu des coupons d’étoffe à la fade senteur d’apprêt. Au plus loin qu’il pouvait projeter sa pensée, il retrouvait la figure joviale du bon ouvrier. Luppe avait été le compagnon, l’inspirateur de tous ses jeux ; il lui avait appris les billes, la marelle, la pinoche, la klashdop… Et quels admirables cerfs volants il lui avait confectionnés avec de la toile d’Angleterre ! On les faisait monter dans un terrain vague, non loin de la porte de Ninove. Comme des aigles, ils s’élançaient à travers les nues et retombaient tout mouillés de leur séjour dans le ciel !

Et Flip jouait si bien de la flûte en fer blanc ! Il le voyait encore assis sur un ballot d’étoffe, donnant un concert pour son petit