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LA LIGNE DES HESPÉRIDES

Or, il arriva que, quelques jours avant de nous embarquer pour Londres, je fus prié à dîner chez M. de L… en compagnie du groupe de banquiers qui patronnaient l’entreprise minière. Mme de L… se montra à mon égard d’une amabilité parfaite. Bien qu’elle ne pût ignorer mon intimité avec Reynaud, elle ne me témoigna aucune froideur, pas plus qu’elle ne sembla éprouver la moindre gêne de recevoir à sa table un confident qu’elle savait peut-être bien informé de ses moindres intrigues.

Il ne m’en coûta guère de réformer le jugement que j’avais porté sur elle en la voyant au théâtre. Elle m’apparut ici, débarrassée de ses mines empruntées, vraiment belle et gracieuse.

Elle avait une figure aux traits allongés et fins, un peu impassible au repos, mais qui prenait une vivacité soudaine, un charme indéfinissable de bonté et de douceur dans le sourire.

Après le dîner, elle m’invita à m’as-