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Page:Courouble - Les Deux Croisières, 1928.djvu/116

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LES DEUX CROISIÈRES

seoir auprès d’elle sur le divan d’une petite pièce contiguë à la salle de jeu. Elle m’apprit qu’elle avait des parents qui passaient chaque hiver aux Canaries et qu’elle brûlait de les aller rejoindre.

— Ah, dit-elle, l’affreux pays que le nôtre ! Je suis lasse de la brume et de la boue. J’ai des fringales de soleil… Comme je vous envie de partir pour ce paradis lointain !

Je plaisantai. Je composai un couplet en l’honneur de la brume qui donne la fraîcheur au teint et prolonge peut-être la jeunesse de nos femmes. Là-bas, le visage se bronzait, s’émaciait, devenait dur… Il prenait plus de caractère au dire des artistes, mais il charmait moins. Là-bas « les femmes éclosent et se fanent, rapides comme les fleurs ».

Elle sourit à cette réminiscence poétique et demanda quand je m’embarquais.

— Samedi prochain à Southampton.

— La traversée est longue ?