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Page:Courouble - Les Deux Croisières, 1928.djvu/118

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LES DEUX CROISIÈRES

— Chez la femme, assurément non, repartis-je avec vivacité.

Elle ne put supporter mon regard et baissa les yeux un moment ; mais elle se remit aussitôt et d’un ton piqué :

— Et pourquoi donc, s’il vous plaît ?

— Parce que, dans sa bonté infinie. Dieu a épargné à la femme le supplice affreux de la mémoire. La femme sait effacer le passé, surtout le sien, d’un seul trait.

— Vous en êtes bien sûr ?

— Le roman de mon ami m’a confirmé dans cette opinion qui, je m’empresse de le dire, n’ôte rien aux grâces de votre sexe, au contraire !

— Nous sommes donc à vos yeux de terribles inconstantes ?

— Souvent oui ; mais encore une fois, vous êtes irresponsables…

— Vous nous acquittez ! Vous êtes charmant !

— Entendons-nous. Je proclame que les femmes sont divines. Mais avec le