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LES DEUX CROISIÈRES

leurs soucis. On le vit bien quand leur tour arriva ; ils lancèrent leurs palets comme pour l’amour de Dieu, puis s’en retournèrent à leur bastingage, bravant les exclamations à la fois indignées et railleuses que soulevait leur maladresse.

Je devins si nerveux que je perdis moi-même toute sûreté de main et plongeai mon camp dans la consternation par un coup tellement malheureux qu’il nous retranchait non seulement les cinquante points que j’avais gagnés, mais cinquante autres qui ne m’appartenaient pas. Ce fut une explosion de désespoir.

— Oh oh, prononça sérieusement Mr  Wood, il est décidément plus fort aux dominos !

Je suis ordinairement beau joueur et ne m’indigne jamais contre la mauvaise chance : je fais comme les Grecs, j’entends les grecs de Périclès, qui n’adressaient jamais de prières ni d’imprécations au seul Dieu qui demeure constamment impassible : le Destin.