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Page:Courouble - Les Deux Croisières, 1928.djvu/177

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LA LIGNE DES HESPÉRIDES

Mais j’avoue qu’une irritation sourdait en moi en ce moment et qu’il me fallut un rude empire sur moi-même pour conserver un air aimable et jovial quand miss Helen et Reynaud, abandonnant leur flirtation pour la circonstance, eurent le front de se joindre aux plaisantins et de m’accabler sous une pluie de quolibets.

— Marquez, marquez, Doctor, insistait la jeune fille, l’histoire de ce coup sera la plus belle page de votre carnet !

— Pauvre ami ! s’exclamait Reynaud en me serrant la main comme dans un deuil.

Je jouai un dépit comique mais qui l’était moins dans mon cœur. J’insinuai que, pitoyable à mes adversaires, j’avais voulu leur rendre quelques points afin de rétablir l’équilibre des forces, cela sans les humilier. Ma maladresse n’était qu’une générosité déguisée ; tant pis s’ils l’interprétaient autrement.