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Page:Courouble - Les Deux Croisières, 1928.djvu/192

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LES DEUX CROISIÈRES

J’effleurais ses doigts, son bras, son genou, for shame ! C’est moi qui tenais les pédales. Est-ce qu’elle n’allait pas s’effaroucher de ce contact involontaire ? Mais non, puisqu’elle me dit tout à coup :

— Quel dommage que le piano ne nous appartienne pas aujourd’hui ! Demain, voulez-vous, nous jouerons toutes les symphonies…

— Hélas, répondis-je, demain nous serons à Funchal et le soir nous voguerons déjà dans les eaux de Santa-Cruz !

Je poussai un profond soupir :

— Le Dungeness marche beaucoup trop vite…

— Je trouve aussi, dit-elle.

Et elle s’esquiva pour préparer sa toilette de concert.

Je montai sur le pont. Le Dungeness continuait à voguer dans une soie d’azur. La plupart des passagers faisaient la