Page:Courouble - Les Deux Croisières, 1928.djvu/38

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
38
LES DEUX CROISIÈRES

longtemps détruit l’intérêt et en quelque sorte rompu les violentes disparates.

Mais ici, sur ce paquebot énorme et pourtant si petit, l’opposition éclatait avec véhémence. Et ce fut chez moi une continuelle stupeur de voir une quarantaine de riches vivre pendant quatorze jours sur un espace de quelques mètres carrés, sans défiance ni peur, au-dessus du grouillement de six cents bougres !

Tant de privilèges, une telle commodité de vie à côté d’une telle infortune, cela ne devait-il pas finir par exciter la convoitise, la révolte ?

Les uns couchaient en de spacieuses cabines. Ils se promenaient sur un pont réservé. Ils dînaient dans une chambre fastueuse, servis par des garçons en gants blancs qui, au commandement des stewarts, s’avançaient comme dans les contes de fées, portant les plats exquis et fumants, des poissons rares, des viandes superbes, des plum-puddings to order !