Et les autres…
Ils dormaient dans un dortoir fétide ; ils mangeaient des morceaux de bœuf salé ou des harengs qu’on extrayait d’un trou profond avec des seaux et qu’on leur jetait deux fois par jour comme à des bêtes goulues — des otaries de jardin zoologique !
Ah ! comme alors j’ai souhaité souvent d’être un puissant magicien pour changer du simple toucher de ma baguette le répugnant brouet en nourriture succulente et la chair raffinée du dining-room en un ragoût plein d’os et plein d’ail !
Quel rempart invisible protégeait donc les heureux contre la coalition des déshérités ?
La nuit, je faisais des songes absurdes.
Je rêvais insurrection, bataille : les six cents émigrants s’emparaient des passagers de la première classe et les jetaient aux rats féroces de la cale !