ciples dorment profondément, et là-bas, derrières ses rideaux, le pion ronfle à gorge déployée. Tout est bien, je peux mourir à l’aise, personne ne me dérangera. Vite, je cherche mon canif dans les basques de ma tunique étendue sur mes pieds en guise d’édredon. Ma main rencontre un objet dur et rond comme un calot de stuc ; je le saisis et, à la triste lueur de la lampe, je reconnais avec étonnement un vieux fruit confit oublié, un chinois que les minnekes de ma poche avaient coiffé d’une perruque bizarre. D’abord je tourne et retourne ce chinois saugrenu comme un singe qui saquebute une noix : sans doute, quelque vieux souvenir de la Saint-Charlemagne, pensais-je. Mais non, je me rappelais à présent, c’était Gauria, l’auvergnat, fils d’un grand confiseur de Clermont-Ferrand qui me l’avait donné en échange d’un sale timbre belge !
Enfin, je me décide à goûter ce fruit mort et velu ; je le rase, je le découpe