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Mme KAEKEBROECK À PARIS

attendrissant à la fois. Elle, que l’atticisme n’avait jamais préoccupée outre mesure ni même le moins du monde, surveillait à présent ses paroles ; elle modérait l’élan de sa bouche, adoucissait sa voix légèrement aboyeuse et son rude accent. Elle tâchait à bien dire et s’exerçait à « fransquillonner ».

La petite Hélène l’imita tout de suite à la perfection ; et bientôt, il n’y eut pas jusqu’à Léontine qui, prise d’une émulation sacrée et quoique ignorante comme une carpe, ne se mêlât à son tour de soustraire Alberke à la contamination verbale de l’école.

Ainsi enseigné, l’oreille tiraillée en tous sens, le petit garçon ne savait à qui entendre et parlait un baragouin imprévu, même pour lui.

À diverses reprises, Adolphine, de son propre mouvement, s’était rendue rue du Rouleau à la sortie de la classe, sous prétexte d’interroger le professeur sur la conduite de son fils, mais en réalité pour lui faire part des