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Mme KAEKEBROECK À PARIS

brouillard compact les lui masquait aussitôt qu’il l’écoutait parler son affreux langage. « Ce n’est pas parce que c’est le mien », répétait volontiers Adolphine quand elle vantait son fils, phrase réflexe commune à toutes les mères et qu’on leur passe en souriant. Tout au rebours, Joseph prononçait avec sévérité :

— Ce n’est pas parce que c’est le mien, mais je doute qu’il y ait d’ici à bien loin un gaillard qui parle aussi mal…

Car il affectait de juger ses enfants plus durement que ceux de n’importe qui et de ne pas donner dans ce travers des parents qui exaltent leurs fongibles rejetons au dessus de tous les autres marmots grouillant sur le Globe, et qui se contemplent et s’admirent en eux…

Si Alberke se plaisait maintenant à l’école au point de cacher ses maux de gorge et ses bobos de crainte qu’on ne le retînt à la mai-