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Mme KAEKEBROECK À PARIS

Hermance, après des couches plus facile qu’on ne l’eût attendu de sa grande jeunesse, venait de se relever sans pâleur ni faiblesse, comme ragaillardie et encore embellie par l’épreuve de la maternité.

Son fils était, comme on pense, le plus bel amour de la terre : il ne pesait pas moins de neuf livres et détenait le record du poids des nouveaux-nés dans la famille.

Mais ni Adolphine, ni Pauline, ni Emma ne songeaient à s’en montrer jalouses, non plus qu’Hermance n’en tirait la moindre vanité ; et tout le monde, grands-parents, oncles et tantes, s’extasiait, poussant des cris d’admiration et de joie au-dessus du berceau où dormait, superbement écarlate et bouffi, ce solide gaillard dont il semblait qu’une vache du Veurne Ambacht eût à peine suffi à contenter le robuste appétit.

Joseph assurait qu’il lui faudrait au moins deux nourrices afin qu’à tour de rôle elles pussent chômer un jour sur deux et se ravitailler.