Page:Courouble - Madame Kaekebroeck à Paris (La famille Kaekebroeck), 1910.djvu/207

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
203
Mme KAEKEBROECK À PARIS

semblé vraiment trop petite à ce garçon dont la taille venait tout-à-coup de dépasser la sienne d’une demi-tête au moins ? Se serait-elle épaissie sans qu’elle s’en doutât ! Grossir, c’était son cauchemar, sa peur secrète qui la maintenait étroitement lacée dans son corset, qui la faisait trotter, se remuer tout le jour et jusqu’à jeûner souvent malgré ses fringales.

Mais non, c’était impossible ; elle savait bien qu’elle gardait intact son gentil corps de mousmé.

N’importe, elle se sentait si agacée qu’elle n’y put tenir davantage et se sauva dans le salon où les enfants cramignonnaient en chantant sous la direction des jeunes ménages.

Mais comme elle entrait dans la ronde, minuit sonna à la grosse pendule de la salle à manger. Subitement, les jeux cessèrent et les conversations. C’était l’heure solennelle.

Déjà Ferdinand avait bondi au piano et