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Mme KAEKEBROECK À PARIS

escalier, l’avaient devancée afin, disaient-ils, de relancer Colette.

Quant aux Dujardin, ils se tenaient enfoncés dans une embrasure sous prétexte de contempler la neige : en réalité ils se concertaient pour quitter la salle à manger et gagner leur chambre, car, eux aussi, logeaient ce soir dans la vaste maison.

C’était la fête des relevailles. Ils se tenaient enlacés et une fièvre amoureuse enflammait leur sang.

— Te souviens-tu, disait Pierre, c’est ici, là tiens, que je t’ai embrassée pour la première fois, le soir du grand incendie…

— Oh, fit-elle avec une feinte pudeur, j’étais en chemise de nuit…

Mais tout de suite elle pencha la tête sur l’épaule de son mari et murmura dans son cou ces mots ardents :

— Oh viens, mon Pierrot, viens, il y a tant de nuits que tu n’as plus dormi sur mon cœur…