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Mme KAEKEBROECK À PARIS

coiffé d’une casquette de globe-trotter, Joseph avait déplié un journal tandis qu’Adolphine, le front contre la glace, regardait fuir et s’endeuiller le paysage sans prêter la moindre attention à ses compagnons de route.

Outre nos deux Bruxellois, le compartiment contenait un couple, au moins sexagénaire, qui sommeillait sans vergogne à l’autre bout du compartiment, ainsi que deux messieurs, gentlemen d’un certain âge, élégants soignés, et que la pureté de leur accent révélait Parisiens.

Légèrement inclinés l’un vers l’autre, les bras sur les accoudoirs, ils parlaient affaires d’une voix discrète, se communiquaient parfois des papiers et des lettres qu’ils commentaient avec animation. Toutefois, l’intérêt de l’entretien n’était pas si vif chez le voisin de Joseph qu’il l’empêchât de jeter de temps à autre un regard bienveillant sur Adolphine dont la toque de loutre, crânement posée sur l’oreille, faisait encore valoir le beau profil et l’opulente chevelure dorée.