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Mme KAEKEBROECK À PARIS

avait quittés si facilement, qu’elle s’en éloignait toujours davantage, qu’elle allait vivre loin d’eux pendant toute une semaine. Que faisaient-ils à présent, les chers petits ? C’était l’heure de dîner : elle les évoquait roses, turbulents et rieurs autour de la table. Comme elle eût voulu les tenir sur ses genoux, les caresser comme hier soir, comme tous les jours !

Elle pleurait silencieusement. Le chagrin de la séparation rompait tout à coup la gaîté de leur fuite d’amoureux.

Elle avait pris son mouchoir et se tamponnait les lèvres pour donner le change, affectant de s’absorber plus profondément encore dans le spectacle de la route.

Alors Joseph s’empara doucement de sa main qu’il pressa avec tendresse. Lui aussi, il était ému, quoique d’une émotion plus modérée. Mais pour faire diversion :

— Chère, dit-il à voix basse, nous approchons de la douane…