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Mme KAEKEBROECK À PARIS

L’idée que des mains brutales, sûrement malpropres, allaient ouvrir sa valise, mettre sens dessus-dessous tous les objets qu’elle y avait rangés avec tant de soin, lui donna comme une secousse et la sortit de sa rêverie :

— Mon Dieu, ça je n’aime pas qu’on trifouille dans mes affaires !

Sa figure exprimait tant de naïve appréhension et de dégoût que le monsieur d’un certain âge, assis à côté de Joseph, ne put réprimer un sourire. En même temps, il se crut le devoir d’intervenir pour rassurer la jeune femme. Il le fit avec cette aisance courtoise, cette grâce de la parole et du geste, attribut du peuple français :

— Oh, n’ayez crainte, Madame ! Nous sommes devenus beaucoup moins méchants : la visite des petits bagages se fait maintenant dans les voitures comme à la frontière belge. Il suffira que vous ouvriez votre valise. Fiez-