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Mme KAEKEBROECK À PARIS

Le tiède relent de victuaille riche à quoi s’alliait le parfum des fleurs et l’arôme de la boiserie polie, les allées et venues des serveurs, le fracas de la vaisselle, le débouchage précipité des bouteilles, tout cela troublait légèrement Adolphine, sans compter que la trépidation et le roulis du wagon lui semblait ici beaucoup plus sensibles.

Très amusé de ses maladresses, de ses gestes de fillette tenant son verre à deux mains, Joseph l’encourageait en riant :

— Bravo ! Tu t’y feras… Figure-toi que tu es sur la malle d’Ostende !

— Oeie non, merci !

Le consommé servi dans des jattes l’avait beaucoup intriguée. Peu à peu elle s’habitua ; le vin blanc la mit tout à fait d’aplomb.

Pourtant, de la tristesse restait au fond de ses yeux et de sa pensée. Elle avait recouvré la parole, mais c’était pour s’attendrir sur ses petits.

L’éloignement augmentait leur gentillesse.