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Mme KAEKEBROECK À PARIS

Adolphine s’effara au tapage et fut éblouie par l’éclat des lampes à arc :

— Mon Dieu ! qu’est-ce que ça est pour une station ?

— Compiègne, le Laeken de Napoléon III. Nous n’en avons plus que pour une heure…

Le train accélérait sa vitesse, ayant à rattraper quinze minutes de retard. Parfois, la jeune femme sursautait au cri des locomotives qui croisaient le rapide.

— Entends-tu, disait Joseph, comme elles sifflent autrement que les nôtres ? C’est un caractère de locomotive tout différent. Elles sont ici plus vives, plus gaies… Leur voix est jeune, claire… On dirait un cri de gamine en récréation ou de Parisienne qui se pâme…

Comme on servait le café, le petit maître d’hôtel frisé et coquet s’approcha de leur table et faisant une gracieuse courbette :

— Ces Messieurs demandent si Madame les autorise à fumer ?

Elle le considéra un instant avec surprise, puis brusquement :