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Mme KAEKEBROECK À PARIS

arbres ! Ils ont déjà tous des feuilles, ici ! Et qu’est-ce que c’est ça, à gauche ? Un théiâtre…

Ils étaient installés au Grand Hôtel, dans une chambre du troisième étage, donnant sur la place de l’Opéra.

La masse du monument, son ornementation, ses marbres, ses rehauts d’or, impressionnaient vivement la jeune femme :

— Comme ça est beau ! Comme ça est riche !

Les innombrables véhicules, les passants qui affluaient de tous côtés et sourdaient même du sol par la bouche du Métropolitain, toute cette circulation déjà intense malgré l’heure matinale, la remplissait d’une stupéfaction émerveillée où il y avait un brin de vague angoisse. Jamais elle ne se fût imaginé une ville à ce point peuplée et turbulente. Quelle prodigieuse fourmilière ! N’était-ce pas de la fantasmagorie ?

Elle serait demeurée là, pendant des heures, sans parvenir à rassasier ses yeux voraces, si