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Mme KAEKEBROECK À PARIS

rait un peu essoufflée et comprimait de la main les battements de son ferme corsage.

Cependant, Joseph donnait un petit cours de circulation : ne jamais commettre la faute de courir en traversant une artère mouvementée ; il fallait avancer tout à l’aise ; en cas de danger, mieux valait s’arrêter court au milieu du torrent :

— Tu comprends, disait-il, le piéton qui s’arrête, devient comme une borne : on l’évite.

Mais déjà elle n’écoutait plus, impressionnée par la masse de l’Opéra dont la somptueuse façade étalait devant eux la richesse de ses matériaux polychromes et son peuple de statues. Elle convint que « c’était autre chose que la Monnaie ».

— Oui, dit-il, notre Opéra n’est qu’une guérite à côté de cela…

Mais ce jugement sévère affligeait son cœur de Bruxellois :

— Et pourtant, la Monnaie est un très beau théâtre…