Page:Courouble - Madame Kaekebroeck à Paris (La famille Kaekebroeck), 1910.djvu/62

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
58
Mme KAEKEBROECK À PARIS

Elle commençait à se faire lourde à son bras. Il comprit. Alors, il la poussa dans un « taxi » qui stationnait en face de la Madeleine.

Ils suivirent d’abord la rue Royale, traversèrent la place de la Concorde entre les eaux jaillissantes et l’Obélisque, pour s’engager ensuite dans les Champs Élysées où le hâtif printemps accrochait déjà de blanches girandoles au feuillage des marroniers.

Adolphine, bouche bée, regardait la tour Eiffel qui s’élançait à sa gauche, et là-bas, dressant sa masse dorée au sommet de la voie triomphale, l’Arc de l’Étoile !

Pourtant son extase n’était pas si complète qu’elle ne jetât par moment un regard anxieux sur la glace du taximètre fixé devant elle. Ce compteur impitoyable alarmait son âme de bourgeoise économe. Elle n’avait pas confiance dans la mécanique invisible de cet