Page:Courouble - Madame Kaekebroeck à Paris (La famille Kaekebroeck), 1910.djvu/61

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
57
Mme KAEKEBROECK À PARIS

sais mieux que personne jusqu’où va mon culte pour la pudeur…

Mais la foire aux merveilles recommençait au Boulevard Montmartre, et de nouveau elle s’exclamait, éblouie.

Joseph s’amusait de ses admirations de petite fille fixant sur les choses ses beaux yeux étonnés ; elle ne s’était pas figuré une ville aussi énorme, un tel étalage de richesses, une foule si animée, si dégourdie, si rayonnante. Surtout le timbre des voix la charmait comme une musique délicieuse. Parfois, elle surprenait des conversations et demeurait rêveuse, l’oreille chatouillée par cette langue alerte, colorée, cette langue sans obstacle, si facile à tout dire.

Du coup, les plus laids visages et les plus vieux en étaient embellis, régénérés.

— Hein ça, comme on cause bien ici !

— Hé, disait-il avec un enjouement malicieux, ce n’est pas tout à fait la langue des Posenaer et des Rampelbergh, mais c’est aussi bien…