Page:Courouble - Madame Kaekebroeck à Paris (La famille Kaekebroeck), 1910.djvu/73

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
69
Mme KAEKEBROECK À PARIS

ne désempliraient jamais de globe-trotters pour ce « Tour du Monde en une heure » qui ne coûterait que quelques sous…

Il allait, il allait. La sortie du Vaudeville arrêta subitement son éloquence. Ils stoppèrent un instant pour regarder en badauds les belles mondaines coiffées en cheveux, vêtues de riches manteaux, étincelantes de pierreries et qui traversaient le trottoir, alertes, dégingandées, pour s’installer dans de somptueuses et miroitantes Panhard.

— Le grand chic ! La Haute !

Elle écarquillait les yeux, stupéfaite de tant de luxe avec pourtant la confuse perception de ce qu’il y avait de barbare dans cette exagération de crêpés, d’aigrettes, de plumes et de fanfreluches. Que peut-il bien rester de la vraie femme sous ces parures plus extravagantes que ces pagnes et ces verroteries de traite dont s’affublent les sauvagesses !

Mais la foule s’était peu à peu dissipée. Ils s’en retournèrent lentement.