Page:Courouble - Madame Kaekebroeck à Paris (La famille Kaekebroeck), 1910.djvu/89

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
85
Mme KAEKEBROECK À PARIS

par la famille, la dèche, le mariage, on ne sait.

Ils causent à voix basse, mettant à profit ces minutes rares. D’ordinaire, c’est l’aimée qui parle, intarissable. Lui, courbé sur sa chaise, écoute avec une résignation stoïque, pourtant intéressée ; il joue avec le petit sac de la belle, à moins qu’il ne trace sur le sol avec sa canne des figures géométriques, comme un Archimède qui s’ignore. Et il pense qu’il voudrait bien être autre part avec elle, quelque part où elle ne parlerait plus autant et même plus du tout, parce qu’ils seraient seuls…

Au milieu de tout ce public disséminé sous l’ombrage éclairci, l’uniforme d’un gardien apparaissait de temps à autre avec l’à-propos de Croquemitaine venant renforcer l’autorité des bonnes et réduire au silence les mioches trop braillards.

C’était un tableau animé, joyeux, chatoyant, tout parfumé de l’odeur tiède, mélancolique qui émanait du gazon et des feuilles