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de l’espèce bovine, sans quoi, il serait à craindre que la race bazadaise ne conservât un caractère irascible et difficile à dompter. La preuve en est dans certains mouvements de rébellion auxquels elle se livre, lors de quelques contrariétés ; l’impatience la gagne parfois. Le dressage achevé et perfectionné, la sollicitude du maître continue tout aussi vigilante et aussi intéressée. M. Magne rapporta en parlant du bœuf bazadais : « Ces derniers sont toujours pourvus de couvertures, en toile en été, en étoffes de laine pour l’hiver, et soigneusement appliquées, afin de les préserver des insectes ailés et des intempéries. Si le bouvier est surpris dehors par un mauvais temps, que son attelage arrive mouillé à l’étable, et qu’il ne trouve pas une couverture de rechange, il remplace de suite celle qui est mouillée par la pareille artistement arrangée. »

F. Amputation des cornes. — C’est une vieille habitude régulièrement suivie dans le pays. Il est rare de rencontrer un attelage de 3 ou 4 ans, sans qu’il ait subi cette opération. Elle consiste à scier à cinq travers de doigt de la tête les deux cornes qui regardent le centre du couple : la droite pour le bœuf qui travaille à gauche, et la gauche pour celui de droite ; aussi l’opération n’est-elle pratiquée qu’exceptionnellement sur un sujet non appareillé. La cause de l’amputation ne réside pas uniquement dans la mauvaise direction des appendices frontaux. Dans ce cas, on n’aurait qu’à les raccourcir comme je l’ai vu pratiquer à l’École vétérinaire pour des bœufs gascons ou garonnais. On s’expose à produire des coryzas ; mais en revanche, on se met à l’abri d’atteintes quelquefois très graves. Ce qu’il importe surtout après l’opération, c’est de ne pas assujettir trop tôt les animaux au travail.