Page:Courteline - Boubouroche.djvu/169

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j’ai eu, pour le tenir, des raisons dont j’étais seul juge. Tu aurais dû le comprendre.

— Je ne l’ai pas compris.

— Tant pis, car ça ne fait l’éloge ni de ta délicatesse ni de ta perspicacité.

Les nerfs commençaient à me faire mal.

Fixant Laurianne dans les yeux :

— Veux tu, dis-je, ma façon de penser ? Tu es un grotesque !

— Plaît-il ?

— Tu es, répétai-je, un grotesque ! Je te le crie en pleine figure afin que tu n’en ignores pas ; et c’est bien la moindre des choses qu’ayant péché par vantardise, tu expies par humiliation. Sur ce, l’incident est clos. Si c’est une affaire que tu cherches, je suis à ta disposition. Quant à ce qui est de rester plus longtemps en chemise, à t’écouter dire des niaiseries, c’est un four ! Le devoir m’appelle, comme on dit dans les opéras. Tu peux te retirer. Bonsoir.

Ce discours aurait dû le calmer ? Je t’en souhaite !… Qu’est-ce qu’il fait ? Il m’appelle maquereau !… Oh dame, alors, moi je ne me connais plus ; je lui lance une double paire de