Page:Courteline - Boubouroche.djvu/170

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gifles, qui lui retourne successivement le nez du côté cour et du côté jardin, et je l’envoie, d’une poussée, promener à l’étage au-dessous.

J’étais furieux.

Je rentrai donc et je dis à Angèle :

— Ma chère enfant, voici ce qui se passe : M. Laurianne, qui avait la chance imméritée d’avoir pour maîtresse une belle et bonne fille, n’a rien trouvé de mieux à faire que de me pousser de force dans tes bras, en me demandant comme un service de le débarrasser de toi : voilà. Tu roules des yeux comme des meules, je comprends ça, mais en fin de compte tel est le fait. Je lui ai, comme tu n’es pas sans le savoir, rendu le service qu’il sollicitait de ma complaisance, et je suis devenu ton amant, pour son plus grand bien, pour le mien, et pour le tien également, je l’espère. Aujourd’hui, averti — par qui ? je n’en sais rien — d’un état de choses que je n’avais, d’ailleurs, pas pris le soin de lui dissimuler, M. Laurianne m’arrive comme un épileptique et me couvre de reproches et d’injures. Aux reproches, j’ai opposé autant d’objections