Page:Courteline - Boubouroche.djvu/58

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Cependant, Boubouroche, assommé, le sang aux yeux, regardait cette main qui se tendait vers lui, ce bout de carton qui s’agitait dans le vide comme pour réclamer l’attention et faire souvenir qu’il était là.

— C’est ma carte, répéta le monsieur avec beaucoup de politesse. Veuillez me faire l’honneur de la prendre.

Boubouroche comprit, enfin.

Du même geste dont, écolier, il raflait les mouches au repos, il rafla la carte, la jeta, sans l’avoir lue, en la poche de son veston.

— C’est bien, dit-il. Allez-vous-en ! Je vous ferai savoir mes volontés.

Le jeune homme, qui ne s’en alla pas, reprit :

— Excusez-moi, monsieur. Je serais naturellement bien aise de savoir ce que vous comptez faire. Oh ! je ne vous interroge pas, croyez-le bien ! Une telle familiarité ne serait sans doute pas de saison. Mais enfin… En un mot, monsieur, je ne suis pas sans inquiétudes. Vous êtes violent, et je ne sais juqu’à quel point j’ai le droit de vous laisser seul… — puisque