Page:Courteline - Boubouroche.djvu/60

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de monter jusqu’à votre cou et de s’implanter en vos chairs ! Oui, vous seriez terriblement imprudent de vous obstiner à parler après que je vous en ai fait la défense, et c’est un bonheur pour nous deux, un grand bonheur, que je me connaisse !… Allez-vous-en, croyez-moi, rendez-nous ce service à tous ; car, si vous n’êtes pas parti dans une seconde, il se passera, ici… des choses… Il y aura du sang par terre, et, cela, entendez-moi bien, je vous le dis parce que je le sais ! Ce sera le vôtre, ou un autre, peu importe ! Allez-vous-en, voilà tout ce que j’ai à vous dire. Je suis un homme très malheureux et dont il ne faut pas exaspérer le chagrin… Allez-vous-en ! Allez-vous-en ! Allez-vous en !

Un galant homme est toujours un galant homme, même le jour où certaines circonstances de la vie l’ont mis dans la nécessité de se cacher dans un buffet.

L’homme au buffet fut très bien, d’une témérité sobre, sans éclat et sans arrogance.

Il ne verdit ni ne s’émut.

Il répliqua froidement :

— Monsieur, il arrivera ce qui arrivera. Je