ne pouvais pas le dire tout de suite ?
Pour les renseigner, n’est-ce pas ?
Les renseigner !… Tu m’as l’air renseigné.
Mais…
Zut ! On ne joue pas la manille comme ça.
Je joue comme je peux.
Alors, laisse-moi conduire. C’est curieux, aussi, ce parti pris de vouloir, toujours et quand même, conduire la manille parlée !… Comme s’il était donné à tout le monde de conduire la manille parlée ! (Cependant Roth et Fouettard se font du bon sang en silence.) Tiens, regarde Roth et Fouettard !… Ils se fichent de toi : c’est flatteur !… Et ça nous coûte une levée.
Enfin, qu’est-ce que je fais ?
Des sottises !
Je te demande ce que je dois faire.
Me laisser conduire seul.
J’ai de la peine à me faire comprendre. Que dois-je mettre ?
Où ça ?
Sur le pli ?
Ah, bon ! Mets une crotte de chien !
Un cheval ?
Un bœuf !… Un éléphant !
Et cœur !
Pour moi ! (Il ramasse ses levées et fait à demi-voix son compte.) Quatre et quatre huit et cinq treize. — Et cinq, dix-huit ; et un, dix-neuf ; et un, vingt. — Et cinq, vingt-cinq ; et quatre, vingt-neuf ; et six, trente-cinq. — Et un, trente-six ; et quatre, quarante… — Et seize, cinquante-six. — C’est bien cela. Vingt-deux pour nous ; marque, Potasse.
Vingt-deux pour les invités.
À qui de faire ?
C’est à Fouettard. Où diable est mon tabac ?
Le voici. Simple distraction. Là-dessus il ramasse les cartes, les bat, et donne à couper.
qu’elles lui sont distribuées :
C’est pour la paix que mon marteau travaille,
Loin des canons, je vis en liberté…
Ah ! non, tu nous rases, tu sais, avec ton Forgeron de la Paix !
Pour sûr, tu nous rases !… Sans blague, vieux, ça ne te serait pas égal de chanter autre chose ?
Je chante ce que je sais.
Vrai alors, tu as un répertoire restreint. (Il donne la retourne.) La dame. Deux pour nous.
Causons peu mais causons bien. (À Potasse.) Comment es-tu de la maison ?
Ma part.
Par le roi ?
Oui.
Des coupes ?
Deux mille deux cent vingt-deux.
Attends… tu n’as pas de manille ?
Non ; mais j’ai les deux manillons noirs.
Qui est-ce qui te demande ça ?
Tu me questionnes.
Ce n’est pas vrai.
Comment, ce n’est pas vrai !
Non.
Si.
Non. A-t-on idée