Je vous fais mon compliment. Des quarts ! Une gamelle !… c’est du propre ! Vous n’êtes pas un bleu, vous ; ce n’est pas de ce matin que vous comptez à l’escadron, et vous la connaissez il y a belle lurette. Mais l’important n’est pas de la connaître : c’est de la pratiquer. Voilà. Méditez cette parole et prenez votre couverte.
les punitions qu’il vient de porter.
— Lidoire !
Mon lieutenant ?
Demain matin, au réveil, vous me commanderez quatre hommes de corvée pour le pain.
Quat’ hommes !… J’ pourrai jamais, mon lieutenant. Je n’ n’avais déjà eq’ trois ; su’ les trois n’en v’là déjà deux d’ désignés pou’ la corvée de glace, et faudra qu’ j’en trouve quat’ pour la corvée de pain ?
Oui.
Eh ! où c’est que c’est t’y qu’vous voulez que je les prenne ?
Vous les prendrez où vous voudrez. Si vous croyez que ça me touche !…
Scène II
Enfant de salaud qui dit : « Si vous croyez que ça me touche !… » Bien sûr que ça devrait te toucher, sale tringlo !… turco !… fantassin !… (Il redescend en scène. Un temps. De l’autre côté de la cloison, on entend : « Silence à l’appel ! Manque personne, mon lieutenant ».) Ça me démolit, moi, ces choses-là ! Ça me coupe mes moyens, rasibus. J’voulais justement préparer ma revue de détails pour ed’main, astiquer mon fourbi et tout ; et ben j’vas préparer peau de balle et peau de zébie, et en fait d’astiquage (Il abat sur son lit un furieux coup de poing.) j’vas astiquer ma plaque de couche. Et allez donc ! ça fait le compte !
La classe donc ! La classe !
Eh ! Lidoire ! Demain, au réveil, t’ auras à me commander quatre hommes pour la corvée de pain, t’entends ?
Zut !
En calot, pantalon de treillis et blouse, les quatre hommes.
Zut !
J’ai oublié de vous dire, Lidoire. En veste et pantalon de cheval, les quatre hommes, pour la corvée de pain. Veillez-y, hein ?
Et képi.
Ah ! voleux de métier où tout le monde commande sans qu’y y ait seulement un lascar pour savoir