’ieux, s’ me l’ rappellerai… qu’est-ce que tu as fait pour moi… S’ me l’ rappellerai toute ma vie… q’ t’es venu me sercher à la porte… q’tu m’as er’tiré mon falzar, mon s’ako et mes tartines… q’tu m’as fourré au pieu, kif-kif eun’ maman ! (Lidoire, agacé, ramène son drap par-dessus sa tête.) Pour sûr… que s’ me le rappellerai… (Il s’émeut à mesure qu’il parle. Il finit par s’asseoir dans son lit et, avec un grand geste mou qui voudrait désigner Lidoire) : Quien, Lidouère, veux-tu que j’ te dise ?… Eh ben, t’es un bon cochon !… voilà qu’est-ce que tu es… ; t’es un bon cochon… oui, t’es un bon salaud !… S’ai q’ toi d’ami à l’escadron, mon ’ieux dégoûtant… (Attendrissement qui se mouille de larmes.) T’as eun’ pauv’ gueule… S’ peux pas la r’garder sans avoir évie d’ pleurer, tel’ment qu’à m’ rappelle l’ patelin…
LA BISCOTTE. — C’est épatant, hein, ça ?
J’ n’entends pus ren. C’ coup ici, j’ cré qu’ ça y est tout de même… N’est que temps.
C’ t’épatant !… C’ t’épatant ! (À droite et à gauche de son lit, il se penche, comme pour voir dessous. Puis d’une voix qui s’enhardit :) Lidouère !… Lidouère !… Eh ! Lidouère !…
C’ qu’il a fait ?
Mon ’ieux, c’ t’ épatant !… y a un client sous mon lit… qui le soulève avec son dos…! s’ monte ! s’ monte ! s’ monte !… Ah ! c’est épatant !
C’est la soûlerie, poivrot ! Dors donc !
… la soûlerie… la soûlerie… pas la soûlerie, bien sûr !… (Frappé d’une idée.) Oh ! bon Dieu ! s’ parie qu’ c’est l’ civil… qui s’aura fourré sous mon