Qu’est-ce que tu me dis là !
La vérité.
GABRIELLE. — Allons donc !
Fernand ?
Fernand !
Qu’est-ce qui aurait pu croire ça de lui ?
Crois-tu, hein ? Après neuf ans de mariage ! En pleine lune de miel !
Eh bien, nous sommes propres, toutes les deux !
Ah bah !… Est-ce que toi aussi ?…
Non ; moi, ce n’est pas cela. Seulement, imagine-toi que j’ai tous les ennuis : ma belle-mère est à l’agonie et je suis sans bonne.
Allons donc !
C’est comme je te le dis.
Tu as renvoyé Euphrasie ?
Ce matin !
En voilà une histoire !
Ne m’en parle pas ; j’en suis malade. D’autant plus que c’était une perle, cette fille !
C’est vrai ?
Une perle ! Un diamant ! Elle avait toutes les perfections ! — Mais voleuse !…
Qu’est-ce que tu veux ! Quand ce n’est pas ça, c’est autre chose. Ainsi moi ; … tu te rappelles Adèle, ma femme de chambre ?
Parfaitement. Une grande bringue qui avait une tête de brochet ?
Précisément !
Eh bien ?
Est-ce qu’un jour je ne l’ai pas pincée en train de se débarbouiller avec mon éponge de… toilette ?
Pas possible ?
Ma parole d’honneur !
Ah ! la sale bête ! Je l’aurais tuée !
Tu es bonne ! On n’a pas le droit. — Qu’est-ce que je disais donc ? (Éclatant.) Ah oui ! Alors voilà, ma chère ; il me trompe !
Eh là ! Eh là !
Hi ! Hi ! Hi !
Es-tu bien sûre, au moins !
Ah ! Dieu !
Mon pauvre chou ! Mon pauvre chat !
Ah ! oui, va, tu peux me plaindre ! Je suis assez malheureuse.
Mais je te plains de tout mon cœur ! Ah ! bien sûr non, tu n’avais pas mérité ça !
Enfin, est-ce vrai ?
Voyons, conte-moi ça en détail. Dis-moi tes peines, ma chérie ; cela te soulagera toujours un peu.
Eh bien voilà. (Elle se mouche, se tamponne les yeux, etc.) Tu sais que Fernand va à la Bourse tous les jours ? Moi, je reste seule, et je m’ennuie. Alors, qu’est-ce que je fais ?
Tu retournes ses poches, je connais ça.