Parfaitement. Et je fouille dans son secrétaire.
Tu as la clé ?
J’en ai fait faire une.
Ce que tu as bien fait !
N’est-ce pas ?
Tiens !…
Oh ! ce n’est pas par curiosité !
Bien sûr, non !
C’est par prévoyance !
Sans doute !
Mieux vaut avoir deux clés qu’une seule. Au moins si on perd la première…
On a la seconde.
Voilà tout. — Et à propos ; que je te fasse rire ! Est-ce que je t’ai conté que l’autre jour, j’avais perdu la clé de chez nous ?
Ta clé ! Non ! Quand ?
La semaine dernière ! Comment, je ne t’ai pas dit cela ?
En voilà la première nouvelle !
Ah ! ma chère !… Ça a été toute une histoire ! J’avais passé la soirée chez maman, figure-toi. Tu sais que maman, le jeudi soir, donne du thé et des petits fours ? Bon ! Minuit sonnant, je saute en fiacre ; j’arrive chez nous, je grimpe mes trois étages quatre à quatre. Une fois à ma porte, pas de clé !
Pas de clé ?
Pas l’ombre !
Ça, c’est drôle ! Et ton mari ?
Au cercle !
Un vrai guignon !
Crois-tu ! Avec ça, pas de lumière ! Je n’ai jamais tant ri. Je suis restée sur le palier jusqu’à deux heures du matin à attendre le retour de Fernand ! (Fondant brusquement en larmes.) Fernand !… Ah ! le gredin ! Ah ! le monstre !… Il me trompe !… — Où donc en étais-je ?
Aux poches retournées.
C’est juste. — Eh bien, j’y ai trouvé une lettre, dans sa poche.
Une lettre oubliée ?
Parfaitement !
GABRIELLE. — Ah ! le gredin !
Mon Dieu, que les hommes sont bêtes ! Ce n’est pas à nous que ces oublis-là arriveraient !
Oh ! non !
De qui, la lettre ?
Devine !
Ma foi…
Ne cherche pas, va ! C’est tellement monstrueux, tellement abject, tellement ignoble ! — Rose Mousseron ?
De Parisiana ?
Oui, ma chère ; de Parisiana ! Cette fille qui chante :
J’ai z’une petite maison
À Barbe
À Barbe
J’ai z’une petite maison
À Barbizon !