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UN MOIS DE PRISON


I


Marthe Passoire à O. Courbouillou,
député de Sarthe-et-Loiret.


Paris, 10 mars.


Monsieur le Député,

Pardonnez à une pauvre désespérée la liberté qu’elle prend de venir vous importuner au milieu de vos nombreux travaux. Pour que j’ose en user aussi indiscrètement avec un homme que ses mérites signalent au respect public depuis déjà tant d’années, il faut que j’y sois poussée par l’immensité du malheur qui me frappe, le plus grand, peut-être, qui ait jamais accablé une femme !… J’ajoute que Mme de T…, votre amie, Monsieur, et la mienne, m’a vivement engagée à m’adresser à vous, m’assurant que votre bonté est sans limites, votre complaisance sans bornes, et