Page:Courteline - Le Train de 8 h 47, 1890.djvu/135

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pantalon l’empreinte du gant fraîchement blanchi.

— Sacré Jean-Philippe, va ! disait La Guillaumette.

— Ah ! mon salaud, répétait l’autre. Ah ! mon salaud !

Le long du convoi à l’arrêt, un employé galopait, repoussait bruyamment les portières des wagons :

— Les voyageurs pour Paris et la direction de Paris, en voitures !

Alors Croquebol devenu grave, commanda :

— Préparez-vous pour partir au trot… Par-tez-au-trooot !

Et lorsque le train s’ébranla, La Guillaumette montrant le poing à la ville vaguement devinée sous la tombée de la nuit, par le carreau perlé d’innombrables gouttelettes, cria : « Adieu, eh sale ville ! » absolument comme si, de sa vie, il n’eût dû y remettre les pieds.

Le voyage fut d’une gaieté folle.