Page:Courteline - Le Train de 8 h 47, 1890.djvu/259

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— En v’là des pétardiers ! Ils sont deux et ils font du foin comme trente-six.

Interloqués, ils répondirent :

— Aussi, c’est qu’nous prenons l’train.

— Eh ! reprit l’homme, est-ce une raison pour faire un chabanais pareil ! — Où allez-vous d’abord ?

— Nous allons à Saint-Mihiel.

— Vous avez vos billets ?

— Parbleu !

La Guillaumette se fouilla, les genoux fléchis, scrutant, de ses poings disparus, les profondeurs de ses poches.

L’opération s’éternisait.

Croquebol s’étonna.

— Ben quoi ? Ah çà, tu vas pas faire une image, peut-être bien ! T’es tout vert !… En v’là une histoire.

Le brigadier était devenu pâle comme un mort. Sous le drap épais de la culotte, ses mains fiévreuses avaient la danse de Saint-Guy.