Page:Courteline - Le Train de 8 h 47, 1890.djvu/325

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et leurs shakos, idiotisés, affolés, ahuris de la sauvagerie de cette poursuite, de cette voix qui, du dehors, leur arrivait par la fenêtre ouverte :

— Vous savez, ne vous pressez pas ; c’est moi qui suis à vos ordres.

Puis venait le tour du peloton de chasse. Flick n’en perdait pas une bouchée, apportait à le surveiller un amour de bon cuisinier pour les casseroles confiées à ses soins. En sa qualité d’ex-brigadier, La Guillaumette commandait le mouvement. Il l’exécutait à la fois, en sa nouvelle qualité de cavalier de seconde classe. Coude à coude avec Croquebol, le nez à deux pouces d’un mur nu, lequel faisait réflecteur, leur emplissait les yeux d’une blancheur aveuglante, il commandait :

— Portez… arme ! Un temps, trois mouvements !… Un !

Et la paume de la main droite soutenant la crosse du fusil, la main gauche encerclant le canon, ils demeuraient cinq minutes immobiles, au temps, gar-