Page:Courteline - Le Train de 8 h 47, 1890.djvu/34

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Alors l’adjudant Flick souriait, et, avec un geste de la main, bienveillant et amical :

— Allons, voyons, ne répliquez pas ! C’est curieux que lorsqu’ils arrivent, ils ont tous cette habitude ! Il faudra la perdre, vous savez, ou alors gare à l’avancement ! adieu, les galons de brigadier ! Est-ce que je réplique, moi, sacrebleu, quand le capitaine me donne un ordre ou me fait une observation ! Dites, m’avez-vous jamais entendu répliquer ?

— Non, mon lieutenant.

— Eh bien, alors ?

Là-dessus, avec le même sourire, avec la même bonne grâce charmante :

— Vous en aurez quatre jours de plus, que voulez-vous que je vous dise ?

Et, ayant dit, il s’en allait, fléchissant à chaque pas sur sa jambe mauvaise, tandis que le bleu, stupéfié, gagné déjà à cette bonhomie où il trouvait comme un écho des indulgentes gronderies paternelles de la veille, promenait autour de la