Page:Courteline - Les Linottes, 1899.djvu/105

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déroutât un peu l’éclectisme pondéré de Cozal et décourageât complètement l’épaisse jugeote de Gütlight.



Celui-ci, fidèle à son petit programme, se vengeait sur la nourriture et noyait son chagrin dans des flots d’eau rougie tout en affectant de blaguer. Il bouffait, pouffait, s’étouffait, amenait de temps en temps vers Cozal, dont la réserve gardait un mutisme poli, des coups d’œil qui demandaient justice, tandis qu’Hamiet filait devant soi, à l’emballage. Sa verve, en ce domaine nouveau, était comme ces grisettes emmenées à la campagne pour la première fois de leur vie, qui ne tarissent pas d’admiration et ne peuvent mettre un pied devant l’autre sans découvrir une fleurette. Un mot amenait un mot. Il finit par envisager la question de la crise des théâtres.

— Les journaux me font suer, dit-il, en se servant un blanc