Page:Courteline - Les Linottes, 1899.djvu/175

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Des objections s’élevèrent, qu’il ne discuta plus.

— Parfaitement !… Nous sommes tous d’accord ! C’est une affaire entendue ! – Dumouchel, éclairez la salle. On peut ouvrir au public ! Place au théâtre ! Place au théâtre ! Tout le monde en scène pour le un !

Tombé dans l’excès contraire, il témoignait d’une bonne volonté ridicule, affectait un zèle bruyant dont hurlait le chiqué mensonger. Maudruc, sa montre aux doigts, lui ayant fait remarquer qu’on ne pouvait frapper les trois coups avant au plus tôt dix minutes, il l’écarta : « Cela va bien !… Ne vous occupez pas de ça ! », tomba sur le chef machiniste :

— Et vous ?… Qu’est-ce que vous faites là ?… Guindez-moi un peu ce châssis ! Vous ne voyez pas qu’il va nous tomber sur la tête ? Les musiciens à leurs pupitres !… L’avertisseur !… L’avertisseur !… Qu’est devenu l’avertisseur ?

Visiblement hantée d’une conception nouvelle, sa pensée lui apparaissait à la manière d’un de ces logements de garçon d’où ne veut pas déguerpir une vieille maîtresse, tandis qu’une maîtresse plus jeune attend sur le palier qu’on lui cède la place. De deux ordres donnés à la fois, il fit ouvrir les portes du théâtre et attaquer l’ouverture par l’orchestre. Le rideau leva sur un brouhaha de pieds traînés, de corps-à-corps entre strapontins réfractaires et spectateurs exaspérés, de discussions interminables entre messieurs possesseurs, à trois, d’un même siège, Hamiet ayant tenu à établir en personne le service de la critique et des auteurs, sous prétexte que rien n’est convenablement fait qu’on n’a pas pris le soin de faire soi-même ! Puis, quand, enfin, le calme se fut établi, une stupeur générale plana. Ah ! Hour, cette fois encore, n’avait pas manqué le coche ! Cet habile homme, docile au vœu des évolutions