Page:Courteline - Les Linottes, 1899.djvu/215

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Lent apaisement. Ces messieurs regagnent leurs places.

Lamerlette essuie ses yeux.

MAUDRUC

Achève ton histoire, Antoinette, c’était d’un puissant intérêt.

ANTOINETTE

Je ne sais plus où j’en étais. Il me bouleverse, cet idiot-là, avec ses susceptibilités !

MAUDRUC

Tu voulais aller à Royat.

ANTOINETTE

Ah ! oui ! – Donc je voulais aller à Royat. Je regarde le prix : vingt balles ! Je trouve ça chaud, comme de juste, et j’en cause à Beaudunois, le paysagiste, qui me dit : « Écoute, Antoinette, si tu veux être bonne fille avec moi, je te donnerai le moyen de voyager à bon marché. »

MAUDRUC

Tu acceptas ?

ANTOINETTE

Ma foi, oui. Tiens ! je n’ai pas le moyen de perdre vingt francs, moi !

MAUDRUC

C’est évident. – Quand ce fut fait ?…

ANTOINETTE

Quand ce fut fait, Beaudunois m’expliqua : « C’est bien simple, ma chère enfant, tu n’auras qu’à donner cent sous et à