Page:Courteline - Les Linottes, 1899.djvu/214

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ANTOINETTE

Tu parles ! – Et à propos, que je vous disedonc ! Je me suis disputée avec le chemin de fer.

MAUDRUC

Bah !

ANTOINETTE

Et salement encore ! (Elle enfile sa chemise.) Je voulais aller à Royat, figurez-vous, retrouver quelqu’un que je connais… un… monsieur…, enfin…, un ami.

LAMERLETTE, sèchement.

Ah ! pardon ; je suis là ! Je te prie de ne pas dire de saletés, Antoinette.

ANTOINETTE, ahurie.

Je ne dis pas de saletés.

LAMERLETTE, s’emballant.

Si, tu en dis ! si, tu en dis ! Et je ne viens pas ici pour être insulté ! Je le savais bien qu’on me méprisait ! Oh ! mon Dieu ! Oh ! mon Dieu !…

Il éclate en sanglots grotesques. On le calme. Nouveau tumulte. Potin assourdissant. On entend : « Laissez-moi partir ! On m’a manqué de respect ! Je veux retourner chez mes bons parents qui sont des personnes honorables. » Des voix protestent : « Lamerlette ! Lamerlette ! Si on t’a insulté, c’est sans le faire exprès ! »

HANNIBAL, dont l’organe aigu domine le charivari.

Est-ce qu’on va me foutre à fumer, nom de D… !