Scène IV
Landhouille, seul.
Je ne suis pas à vingt sous près, mais enfin, il eût dû
me les demander poliment ; je les lui aurais refusés. L’homme
est un être délicieux ; c’est le roi des animaux. On le dit
bouché et féroce ; c’est de l’exagération. Il ne montre de
férocité qu’aux gens hors d’état de se défendre, et il n’est
point de question si obscure qu’elle lui demeure impénétrable :
la simple menace d’un coup de pied au derrière ou d’un coup
de poing en pleine figure, il comprend à l’instant même !
(Tout en parlant, il est revenu encore une fois à sa table de travail.)
Si je mettais mes comptes à jour, avec tout ça.
(Il s’installe de nouveau, jette sa plume dans l’encre.)
J’en suis resté… Ah ! voilà !(On frappe à la vitre.)
Entrez ! — C’est Célestine qui rentre. Je vais l’arranger,
Célestine.
(Il écrit.)
A l’amant de Célestine… un franc.
Au cocher…
(On refrappe.)
Entrez !
Au cocher qui m’a renversé devant le Cirque Fernando… Un franc.
(On refrappe.)
Eh bien, entrez ! — Ah çà, mais, Dieu me pardonne, est-ce qu’on ne tape pas aux carreaux ?
Il va à la fenêtre qu’il ouvre. Apparition de Louison perchée au faîte d’une échelle dont on aperçoit les montants. C’est une petite vieille ignoble, sale comme un peigne, et — oh horreur ! — souriante.
Scène V
Landhouille, Louison
Louison, poét