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II
L’enseigne du Gaillard-Bois. — L’antichambre de M. de Tréville. — Athos, Porthos et Aramis. — Mousquetaires et gardes du cardinal. — Une gracieuseté de Porthos. — La soutane de Rotondis. — Jussac, Biscarat et Cahusac. — D’Artagnan blesse Bernajoux. — Victoire complète. — Rixe ou duel. — La mine de M. de Fabert.

Ne connaissant d’aucune façon Paris et ses habitudes, je pris la résolution de me loger aux environs de l’hôtel de Tréville, car cela ne faisait aucun doute à mes yeux, que j’aurais journellement affaire à ce gentilhomme que je regardais comme mon seul et unique protecteur. Je trouvai une petite chambre dans la rue des Fossoyeurs, tout auprès de Saint-Sulpice, dans une auberge à l’enseigne du Gaillard-Bois, où il y avait nombre de jeux de boule.

Dès le lendemain, au matin, je m’en fus au lever de M. de Tréville, dont je trouvai l’antichambre pleine de mousquetaires. La plupart étaient de mon pays, ce que je compris à leur langage. Tout fier de me sentir en pays de connaissance, j’accostai le premier qui me tomba sous la main. J’avais employé une partie de l’argent de Montigré à me faire propre, et je n’avais pas oublié la coutume du pays, qui est, quand on ne