Page:Cousin - De la métaphysique d’Aristote, 1838.djvu/196

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dans le général ; car le genre est ce quelque chose de général qu’ils donnent comme le principe et l’essence des êtres, dominés qu’ils sont dans leurs recherches par le point de vue logique ; mais les anciens ont plutôt placé l’essence dans le particulier, comme le feu et la terre, et non pas le corps en général.

Il y a trois essences, deux sensibles, dont l’une éternelle et l’autre périssable, telle que les plantes et les animaux. Il n’y a pas de contestation sur cette dernière ; mais, quant à la première, il est nécessaire de rechercher si ses élémens sont un ou plusieurs. La troisième essence est immobile. Quelques philosophes[1] lui donnent une existence à part, les uns[2] la divisant en deux élémens, les idées et les êtres mathématiques, les autres[3] confondant ces deux élémens en une seule nature, d’autres encore[4] n’admettant que les êtres mathématiques. De ces trois essences, les deux

  1. L’école idéaliste en général, à savoir les Pythagoriciens et les Platoniciens.
  2. Platon lui-même.
  3. Peut-être les successeurs de Platon Speusippe et Xénocrate. Dans le livre XIII de la Métaphysique, il est question de philosophes qui, comme les Pythagoriciens, n’admettent qu’un seul nombre, à savoir, le nombre mathématique, et se distinguent des Pythagoriciens en ce qu’ils donnent à ce nombre une existence séparée des choses sensibles. Syrien et Philopon rapportent cette opinion à Xénocrate.
  4. Les Pythagoriciens.