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Page:Cousin - De la métaphysique d’Aristote, 1838.djvu/203

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tégories, il n’y a rien qui leur soit commun ; et un élément est antérieur aux êtres dont il est l’élément. Ce n’est pas non plus l’essence qui est l’élément de la relation, ni la relation celui de l’essence. De plus comment les élémens de toutes choses pourraient-ils être les mêmes ? Il est impossible qu’aucun des élémens soit une même chose avec l’être composé de ces élémens ; par exemple, que b ou a soit la même chose que ba. Il n’y a pas non plus d’élément des êtres intelligibles, tels que l’unité ou l’être ; car l’unité et l’être appartiennent à tout composé ; si donc ils ont des ëlémens, ils n’existeraient plus ni comme essence, ni comme relation, ce qui est impossible. Toutes choses n’ont donc pas les mêmes élémens ; ou plutôt, comme nous le disons, les élémens sont les mêmes sous un point de vue, et ne le sont pas sous un autre. Par exemple, dans les corps sensibles, la forme étant le chaud, le froid étant la privation, et la matière étant le premier en soi qui renferme en puissance ces deux opposés, ces trois élémens sont des essences, ainsi que les composés dont ils sont le principe, et tout ce que le froid et le chaud peuvent produire d’individuel, de la chair, un os. Mais il faut que les produits soient autres que leurs élémens. Pour tous ces êtres, les principes et les élémens sont donc les mêmes, et en même temps ils diffèrent pour chacun. On ne peut donc pas dire