Page:Cousin - De la métaphysique d’Aristote, 1838.djvu/9

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philosophie d’Aristote, comme l’Organum en est l’instrument et le point de départ. C’est donc sur ces deux ouvrages et particulièrement sur le premier, que mon attention s’est dirigée depuis quelques années.

J’ai pris la Métaphysique d’Aristote pour le texte de mes conférences à l’École Normale, et l’essai de traduction du 1er et du 12me livre, que je publie en ce moment, est un des résultats de ces conférences. Je ne me dissimule pas les imperfections de ce travail qui appartient presque autant aux élèves de l’École qu’à moi-même ; mais on voudra bien excuser ces imperfections sur l’extrême difficulté du texte et la haute importance de la matière.

Le Ier livre de la Métaphysique est la préface de l’ouvrage, comme le xiie livre en est la conclusion. Cette préface contient la méthode même. d’Aristote et ses vues les plus générales. Elle marque une ère nouvelle en philosophie. Elle constitue d’un seul coup la science et son histoire. Ici comme ailleurs, Aristote fonde et organise et par conséquent il n’exclut rien, il classe tout, les systèmes comme les idées et les choses. Au lieu de dédaigner les systèmes de ses prédécesseurs, il les recherche, les étudie, et, par une analyse approfondie, les ramène à leurs principes élémentaires. Il n’admet exclusivement aucun de ces principes, et il n’en rejette absolu-